ETAPE 53
Pise - Cuneo (361 km)
Dès la sortie de Pise, le pays reprend du caractère. Des montagnes enneigées, des falaises, des sommets rocheux se penchent au-dessus de la mer. Les villages remontent se percher sur les hauteurs. Le long de la plage, le millefeuille à la Club Med a lui aussi repris de la vigueur ! Pendant des dizaines de kilomètres, une succession ininterrompue de restaurants, côté plage, et d’hôtels, côtés montagne. Toute l’Italie se donne t’elle rendez-vous ici l’été ? Pour l’instant, ça serait plutôt vide et fermé.
Par moment, la route s’échappe dans les montagnes, prend de l’altitude et se mêle aux forêts. Impression de voler au-dessus du paysage. La pluie continue à me poursuivre et, finalement, réussit à me rattraper lors de la traversée de Gênes qui m’égare dans ses petites ruelles piétonnes. Je leur enverrai quelques panneaux indicateurs pour Noël ! Promis ! A ce niveau là, ça devient presque de la malveillance ! Dédale devrait leur faire un procès pour plagias ! Le Minotaure n’aurait aucune chance de ressortir de leurs centres-villes…
Savona… Entre deux marinas, un dernier regard nostalgique vers la Méditerranée… Terminé… Après l’avoir rêvé depuis Bangui, désespéré au Cameroun, fantasmé au Tchad, imaginé au Niger puis enfin rencontré en Algérie, après l’avoir frôlé en Tunisie, pourléché en Sicile et longuement longé tout au long de l’Italie, je la quitte pour les montagnes. Promis, on se reverra !
Mais au fait, où vais-je ?
Depuis plusieurs semaines, je rêve des steppes Kazakh. Alma Ata comme nouvel objectif, via l’ex-Yougoslavie, la Grèce, la Turquie, la Russie… Partir à la découverte de cet Orient que je ne connais pas… La Route de la Soie… Gengis Khan… Les chameaux en guise de dromadaires… La vodka après le thé à la menthe… Un autre désert, peut-être, celui de Gobi…
Mais Internet me réserve une drôle de surprise ce soir. Si cette toile d’araignée me permet de donner des nouvelles de ce vaste périple, elle me permet également d’en recevoir. Et la France m’appelle.
Au lieu de virer à droite, je braque donc mon guidon à gauche. Direction les Alpes qu’il va me falloir franchir, comme Hannibal, croisé en Tunisie il y a quelques semaines. Les montagnes sont nappées de neige fraîche. Tout est blanc. Vais-je passer ?