ETAPE 16

Diffa - Zinder (497 km)

Bip bip bip ! Bip bip bip ! Bip bip bip!

5h, il fait encore nuit.

Il faut que j’accompagne Ptiluc et ses bagages à la gare routière. Encore ensommeillé, je découvre la bonne nouvelle du petit matin : un pneu crevé… En guise de gymnastique matinale, nous voici donc à traverser la ville à pied en portant les sacs. J’ai connu mieux comme réveil… je me recouche… 15 mn plus tard, un gardien bien intentionné vient tambouriner à la porte : « votre bus ! votre bus ! »… c’est foutu… je me lève… réparation… petit déj… et c’est parti pour une longue étape tranquille.

Un goudron tel un billard. Pas de circulation. Le repos de la machine et de son pilote ! L’esprit a le temps de voyager, de contempler le paysage, de rêver à la suite et à autre chose… pas besoin de se concentrer… les kilomètres défilent, entrecoupés de quelques chameaux entravés, de chèvres à la recherche de quelques brins d’herbe, d’une feuille peut-être, et d’ânes transportant des chargements de bois que des camions emporteront vers la ville. Le paysage alterne les étendus sableuses ponctuées de « genets » et de vagues collines rocheuses. Monotone. Quelques petites dunes viennent grignoter la chaussée par moment. Je m’imagine dans quelques jours, sans bitume sous les roues… passerai-je ? Dans certaines dénivellations, un bosquet de palmiers indique que la nappe phréatique n’est pas très profonde. Ils sont souvent accompagnés de quelques cases, d’un puits parfois.

La route défile, imperturbable. 

Je double deux Autrichiens en moto également, bien chargés également. Allons-nous nous recroiser à Zinder ? Ou plus au nord ?

Et voici la ville ! Toute en terre, toute plate. Accueillante et avec un certain cachet. Il va être agréable d’y passer quelques jours, je pense.

Nous sommes accueillis par Jean François, le Directeur du Centre Culturel Franco-Nigérien. Il nous invite chez lui, dans une agréable villa entourée d’un  petit jardin un peu desséché. Un régal !

Un mécano est déjà passé voir la moto de Ptiluc qui est arrivé en début d’après-midi. La panne n’est peut-être pas si grave. Le moral est à la hausse !

En attendant, nous allons assister à un vernissage d’un peintre de Niamey. Un peu de culture, ça change !