ETAPE 15

N’Guigmi - Diffa (144 km)

Alors autant vous le dire tout de suite, ça commence à sentir le roussit cette histoire. Non, c’est vrai, le coup de la panne, c’est marrant une fois, ensuite, ça met un peu de piment à l’histoire, si ça continue, ça permet de tester notre patience et notre endurance, mais à la longue, ça enlève tout charme au voyage ! Bref, ça lasse… Le but de la moto, c’est de rouler avec, pas de la réparer ! Et encore moins de la charger dans un véhicule !

Parce que, bien entendu, la moto, ce matin, elle n’a pas démarré ! On a poussé ! On a repoussé ! On a rerepoussé ! Ca n’a pas marché… Alors on a tiré, avec l’aide d’une voiture. On a retiré. On a reretiré ! Ptiluc n’est pas tombé mais la moto, elle n’a pas démarré… désespérant… La panne semble dépasser le simple démarreur cette fois-ci…

Alors, et pour la 3^ème fois depuis Bangui, nous nous sommes séparés, au grand désespoir de notre porte-monnaie qui n’aime pas les situations de monopole quand il s’agit de louer des 4x4 dans des endroits perdus. Ptiluc et sa moto silencieuse se sont entassés dans un « taxi » et j’ai repris la route de mon côté, en cow-boy solitaire traversant les grands espaces déserts… Enfin la route, façon de parler, parce que le goudron, il a un peu foutu le camp dans le coin… Un vrai napperon de dentelles avec des ornières de 80 cm pleine de sable fin… une vraie galère… Ni la joie de la stabilité du bitume, ni le plaisir des zigzagues dans la savane…

Première étape, Diffa. Comme nous sommes prévoyants, nous nous étions fixés un rendez-vous précis : la gare routière. Erreur ! Terme trop vague pour les habitants du coin. Nous nous sommes donc attendus plus de 3h, à 300 m l’un de l’autre, moi à la « gare des camions » et Ptiluc à la « gare des bus »… Sans commentaire… Heureusement, à force de messages sur nos thurayas respectifs, nous avons réussit à effectuer la jonction en fin d’après-midi !

A présent, la moto de Ptiluc est déjà encastrée dans le coffre arrière d’un bus. Départ à 5h du matin (en théorie) pour Zinder, 500 km plus à l’est, lieu de notre prochain rendez-vous puisque je continue avec ma mobylette de mon côté… et vague espoir d’une réparation de cette satané moto ! On ne va tout de même pas s’arrêter à mi-parcours !

Inch’allah !

PS : Quelqu’un connait-il le dieu de la mécanique ? Nous souhaiterions lui faire quelques offrandes… A tout hasard…