Une ville ensablée

Mao est une petite bourgade blanche affaissée sur une colline de sable. Toutes les maisons sont identiques, avec leur cour entourée de murs de briques blanches, leurs portes en tôle ondulée qui claque dans le vent incessant et leur espèce de pignons aux quatre coins des toits plats. Architecture nigérienne, différente de celle que l’on peut trouver plus à l’est.

Mais Mao, surtout, ce sont ses artères larges, rectilignes et, surtout, complètement ensablées. Ici, du fait de la circulation des rares véhicules, tout est retourné, chamboulé, malaxé, comme dans un champ profondément labouré, et de larges sillons creusent les rues. Impossible de circuler à moto… Alors nous voici piétons, effectuant de lents allers-retours entre les bureaux d’ACF et la maison où nous dormons, les locaux de la Sécurité et le Commissariat (beaucoup plus accueillant), bref, nous « visitons ».

Ces petits détails administratifs réglés, nous passons à l’organisation de la suite du périple. Un commerçant devant quitter Mao demain pour Nguimi, il était prévu que nous lui confions nos bagages. Mais rapidement, après quelques discussions, cette solution ne s’avère pas nécessairement la plus judicieuse. Le « taxi » roule en effet la nuit, ce qui nous est impossible. Par ailleurs, il ne quittera la ville que s’il est plein, ce qui n’est pas garantie. Trop d’éléments aléatoires qui nous incitent à casser notre tirelire. Tant pis, nous louerons le véhicule à notre usage exclusif. La poursuite de notre odyssée vers un peu plus loin est à ce prix…

Le reste de la journée se passe entre sieste et lectures, mécanique et ballade au marché pour acheter quelques provisions. Deux jeunes enturbannés nous arrêtent dans la rue et nous prennent en photo. Nous sommes tellement typiques ! Il faut dire que les derniers touristes, des Espagnols en 4x4, sont passés il y a 6 mois… Alors des blancs en moto ! Nous sommes devenus les célébrités de la ville !