ETAPE 41

1 avril 2010

Houmt Souk – El Ramla (291 km)

Hier, nous nous sommes donc assis sur la plage, ma mobylette et moi, et nous avons discuté, entre gens raisonnables.

- Vois-tu, il n’y a pas trente-six possibilités. Nous avons fait ensemble le tour de la Tunisie, afin de chercher les portes de sortie, et nous n’en avons trouvé qu’une seule, à Tunis. A présent, nous n’avons donc que deux options : soit tu acceptes de prendre le bateau, et nous continuons ensemble. Soit tu refuses, tu restes en Tunisie et je poursuis la route seul.

- Je préfère continuer avec toi ! Mais j’ai vraiment vraiment peur de l’eau… je suis tellement lourde…

- Si tu veux, on peut essayer d’y aller progressivement. Nous ne sommes pas obligés de commencer par une traversée au long cours !

- Ca me va alors, comme ça. On essaie…

Nous avons donc essayé.

Pour échapper aux pirates, nous avons débuté par le bac qui relie l’île de Djerba au continent, histoire de découvrir ce que c’était que de monter sur un ferry, de sentir le roulis, le tangage, de vaincre la première appréhension en somme. Apitoyés, les employés de la compagnie ont même refusé que nous payions. Quelle délicatesse ! Ma mobylette, en confiance, est restée très calme pe rndant les quinze minutes de la traversée, toute concentrée sur ce nouveau monde inconnu.

Nous avons ensuite poursuivi le long de la côte. Une côte plate, sableuse, venteuse, et sans intérêt.

Puis nous sommes arrivés à Sfax, pour la seconde traversée, jusqu’aux îles Kerkennah, à 25 km au large. Le ferry était, cette fois, plus grand, pouvant accueillir une cinquantaine de véhicules, et les îles à peine visibles au large. A bord, ma Yamaha semblait toute menue et toute perdue. Mais la navigation, d’environ 1h30, fut des plus paisibles, sur une eau verte et calme, et nous avons abordé ce long ruban de terre d’une trentaine de kilomètres et dont le point culminant ne doit pas dépasser les 10 m !