ETAPE 34

Tunis – El Kef (185 km)

Le problème, avec ma mobylette, c’est qu’elle a développé une véritable phobie des vagues. Peut-être est-ce venu de ce premier contact houleux, en Algérie ? Toujours est-il que si elle apprécie flemmarder sur la côte, elle refuse catégoriquement d’apprendre à nager, et de monter dans un bateau. Nous voici coincés. Il ne nous reste plus qu’à poursuivre par la terre ferme, un sacré détour avant de rejoindre la cuisine lyonnaise !

Demi-tour donc et direction sud-ouest. Je vais pouvoir jouer à Lucky-Luke en roulant face au soleil couchant ! Mais en attendant le crépuscule, la route déroule ses méandres entre les verts pâturages et les douces collines. Les jeunes pousses de blé dessinent à l’infini des vagues tendres qui alternent avec des rangées d’oliviers, et parfois de tombes blanches datant des combats de la 2^nde guerre mondiale. Moi qui avais toujours imaginé Rommel dans le désert ! De temps en temps pointent également d’anciennes ruines romaines, un portique, quelques murs, un reste de temple. L’histoire pousse dru en Tunisie !

Fin d’après-midi dans les ruelles pavées d’El Kef, cité blanche aux volets bleus, adossée à une colline et qui étage ses maisons semblant se bousculer pour admirer le paysage. En haut domine fièrement le fort aux pierres ocres qui abrite les jeunes amoureux. En bas, les anciens préfèrent les cartes et le café, attablés le long des trottoirs à regarder le temps passé.

Pour ma part, du fond de mon lit princier illuminé de mosaïques des mille-et-une-nuits, ce sont des rêves colorés que je devrais croiser cette nuit…

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