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Bangui - Alger (et plus si affinités)
15 mars 2010

Passage au désert

Sœur Agnès est ma tante. Au sein de sa congrégation, elle s’est spécialisée dans l’ouverture des monastères. Jamais plus de trois ans au même endroit. Une vraie tante à tout faire !

En 2008, l’évêque d’Alger décida de confier aux sœurs la remise en activité du monastère de Tibérine, abandonné depuis l’assassinat des sept moines en 1996. Sœur Agnès s’installa donc à proximité, à Alger, pour réhabiliter les bâtiments et préparer l’arrivée d’une nouvelle communauté. Un long et patient travail qui, après deux ans, n’a toujours pas porté ses fruits, les difficultés sécuritaires et charismatiques retardant une installation définitive. En attendant, chaque semaine, Sœur Agnès prend sa voiture et monte à Tibérine pour des travaux d’entretiens et de ménage, pèlerinage hebdomadaire dans la cohue des embouteillages.

Cette semaine, je l’accompagne.

Et je conduis.

347Etrange impression de se retrouver dans une voiture, même toute petite, même en plastique, genre jouet pour playmobile. Une impression de sécurité, tout d’abord. Puis une impression d’enfermement. Plus question de se faufiler dans la circulation ! Et même avec notre majorette, nous mettrons ainsi plus de 3h à effectuer quelques pauvres 90 km !

Mais quelle beauté à l’arrivée ! Le monastère fait face aux sommets encore enneigés de la Kabylie. Une ambiance verte et paisible, quelques villages apportant une touche de couleur a342u milieu des prés et des maquis à perte de vue.

Et me voici rapidement un balai à la main, puis une clé plate, puis une truelle, apportant ma contribution de passage à l’entretien de ces immenses et vides bâtiments qui ne résonnent plus que de silence.

Au fond, dans le cimetière, les tombes entretenues semblent encore fraiches.

Une vierge se dresse tout en haut de la colline. Je décide d’aller la saluer. Hélas, pour des « raisons de sécurité », sept gendarmes tout de bleu vêtus et armés de Kalachnikovs, ainsi que leur chien loup de garde, m’accompagnent… Si la vue du sommet appelle au silence et à la méditation, la présence, très amicale par ailleurs, de mes schtroumpfs calment vit349e mes ardeurs spirituelles.

Retour à nos chers bouchons et aux rues animées d’Alger la surpeuplée. Ma mobylette enfermée depuis 3 jours dans un couloir de l’hôtel commence à souffrir de claustrophobie. Il est temps de reprendre la route. Le soleil semble être de retour. Que diriez-vous de la Tunisie ?

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Commentaires
S
On dit oui ! Continue ! (c'est toi qui l'as dit... ;-)
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